Échoscopie ultra-portable en SMUR (SMURSCOPE) : impact sur la prise en charge pré-hospitalière et l’orientation du patient - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
L’échographie en médecine d’urgence pré-hospitalière fait de plus en plus consensus mais se diffuse avec difficulté en France [1 ]. C’est pourtant un outil utile améliorant la certitude diagnostique [2 ] et qui semblerait modifier significativement avec pertinence la prise en charge pré-hospitalière [3 ]. Les études prospectives manquent, notamment concernant les échographes ultra-portables (échoscopes type VScan®) plus compacts et d’interface simple. Nous souhaitons évaluer l’influence de l’échoscopie pré-hospitalière sur l’orientation, la durée d’intervention, le diagnostic et la prise en charge.
Matériel et méthodes |
Étude prospective, monocentrique interventionnelle en soins courants. Les critères d’inclusions sont : tout patient âgé de 18ans et plus, pris en charge en pré-hospitalier (primaire), pour un des motifs cibles (couvrant la traumatologie, les défaillances hémodynamiques, les pathologies cardiorespiratoires). Réalisation d’une échoscopie par VScan®, selon une séquence protocolisée. Les médecins non expérimentés en échographie bénéficient d’une formation initiale interne, pratique et théorique, de 16heures. Le critère principal de jugement évalue les modifications d’orientation attribuables à l’échoscopie. Les critères secondaires sont : les modifications de diagnostic, la certitude diagnostique avant et après échoscopie sur une échelle numérique de 0 à 10, les modifications de thérapeutique attribuables à l’échoscopie, et stratification des résultats selon l’expertise du médecin (expérimenté versus formation initiale).
Résultats |
Cent quatorze patients sont inclus sur 8 mois par 16 médecins : 10 médecins ayant reçu la formation initiale (60 % des inclusions) et 6 médecins d’un niveau avancé (Diplôme spécifique, au moins 3ans d’expérience). Le motif de départ est le plus souvent une douleur thoracique (54 %), une dyspnée (15 %), ou un traumatisme sévère (10 %).
La durée moyenne d’une échoscopie est de 5,7minutes ; l’expérience du médecin n’influe pas sur cette durée. Un changement de décision d’orientation intervient dans 17,1 % [IC 95 % : 10,6–25,4 %] des cas, avec une tendance en faveur des médecins les plus expérimentés (23,3 % versus 13,2 %, non significatif). Par ailleurs, nous observons 21,4 % de changement de diagnostic post-échoscopie, et 14,8 % de changement de thérapeutique post-échoscopie.
Discussion |
Cette phase exploratoire nous confirme l’utilité de l’échoscopie ultra-portable et son effet sur l’orientation et la prise en charge pré-hospitalière. Une formation initiale courte suffit pour modifier significativement notre orientation et notre prise en charge, et la formation approfondie (diplôme spécifique) en accroît les effets. Cette étude plaide en faveur d’une diffusion plus large de l’échoscopie pré-hospitalière. Ces résultats nous incitent à poursuivre cette étude sur une cohorte plus grande.
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Vol 1 - N° S1
P. A34-A35 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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